La nouvelle bibliothèque « Deichman Bjørvika » à Oslo ouvrira le 18 juin 2020 Une des bibliothèques les plus modernes d’Europe L’institution Deichman gère les 23 bibliothèques d’Oslo. Carl Deichman Homme d’affaires, exploitant de mines, collectionneur de livres et un philanthrope norvégien. A sa mort en 1780, il a légué sa collection personnelle de 6 000 livres à la bibliothèque publique d’Oslo. La nouvelle bibliothèque d’Oslo fait six étages et on y trouvera une atmosphère et des fonctions différentes à chaque niveau. On y trouvera une salle de cinéma, un auditorium avec une capacité de 200 personnes, des ateliers sur les médias, un espace pour les enfants, un studio de musique, une petite scène, un restaurant… Nous attendons cela depuis longtemps. Nous souhaitons de nouveaux locaux depuis 30 ans et ce bâtiment est prévu depuis 10 ans Knut Skansen Directeur de la Bibliothèque publique d’Oslo Au dernier étage on y trouvera la librairie du futur ! Lire l’article : A cet étage, vous pourrez également lire et profiter d’une vue magnifique sur le fjord d’Oslo ! L’architecture L’architecture de la bibliothèque est étroitement liée à son rôle de bâtiment public. Le sommet du bâtiment est en porte-à-faux afin d’annoncer sa présence aux visiteurs qui arrivent du centre-ville et de la gare centrale. Des entailles dans la façade marquent les entrées à l’est, à l’ouest et au sud, invitant les gens à rentrer de tous les côtés de la ville. Des puits de lumière obliques transpercent le bâtiment et relient les espaces intérieurs aux rues extérieures et à l’Opéra voisin. A la tombée de la nuit, le bâtiment sera illuminé et changera d’aspect, en fonction des différentes activités et manifestations qui se déroulent à l’intérieur. La bibliothèque est le résultat d’une coopération entre le cabinet Lund Hagem Architect et Atelier Oslo. L’ancienne bibliothèque publique d’Oslo, qui se trouve actuellement à Hammersborg depuis 1933, sera prochainement fermée et tous les livres seront transférés sur le nouveau site de Bjørvika pour l’ouverture Lire les autres articles Regardez les vidéos Suivez moi sur Facebook Retrouvez le podcast gratuitement sur iTunes
La bibliothèque du futur à Oslo Dans la forêt d’Oslo pousse la bibliothèque du futur et vous ne lirez jamais ses livres : ils « vont sommeiller durant cent ans » Six auteurs, dont la Canadienne Margaret Atwood, ont accepté d’écrire un livre pour une anthologie qui ne sera pas publiée avant 2114. Au total, cent manuscrits inédits vont ainsi être rassemblés au fil du siècle. Margaret Atwood a donc été la première auteure à contribuer (2014), suivie du romancier britannique David Mitchell (2015), du poète islandais Sjón (2016), de l’auteur et commentateur politique Elif Shafak (2017) et la romancière sud-coréenne Han Kang (2019) Comment écrire un livre pour des lecteurs qui ne sont pas encore nés et dont la réalité sera sans doute bien différente de celle de l’auteur ? Pour un écrivain, c’est une chose que d’espérer passer à la postérité. C’en est une autre que de rédiger un texte qui ne sera lu par aucun de ses contemporains, sans jamais connaître l’accueil qui lui sera réservé. Acclamé pour son autobiographie en six tomes, le Norvégien Karl Ove Knausgaard a confirmé, le 20 octobre, qu’il était le sixième romancier à avoir accepté de relever ce défi vertigineux. Depuis quelques mois, il travaille en secret sur un manuscrit, dont il ne révélera que le titre, le 23 mai prochain, lors d’une cérémonie symbolique, organisée dans la forêt de Nordmarka, au nord d’Oslo, où un millier d’épicéas ont été plantés, en mai 2014. Des feuilles des arbres aux feuilles des romans L’idée de ce projet un peu fou a germé « il y a de nombreuses années » dans l’esprit de Katie Paterson. « Je dessinais les cercles de croissance d’un arbre et cela m’a fait penser aux chapitres d’un livre, se remémore l’artiste écossaise. J’ai fait le lien entre les feuilles des arbres et les feuilles des romans. » Le concept prend vie en 2011. La Britannique est alors invitée en Norvège par la commission chargée du réaménagement de l’ancien quartier portuaire de Bjorvika, au bord du fjord d’Oslo. Le front de mer est en pleine métamorphose : les chantiers navals et les autoroutes doivent laisser place à des musées, des appartements et des parcs. « Nous avons proposé à plusieurs artistes de réfléchir à une œuvre d’art pour le quartier », raconte Anne Beate Hovind, membre de la commission et présidente de la fondation Bibliothèque du futur. Katie Paterson la recontacte. Elle s’immerge une semaine dans les bois de Nordmarka, dans une cabane sans eau courante ni électricité, pour « réfléchir à la meilleure façon de concrétiser ce lien entre mots et arbres ». La solution : demander à cent auteurs d’écrire des œuvres qui ne seront publiées qu’en 2114, lorsque des arbres plantés spécifiquement à cet effet seront assez grands pour être abattus et transformés en papier. Séduite, la municipalité d’Oslo alloue une zone de la forêt de Nordmarka pour planter mille pins et promet de réserver une salle de la future bibliothèque publique à la conservation des manuscrits. Les curieux pourront la visiter à partir de 2020. Une fondation est créée pour assurer la pérennité du projet et choisir l’auteur qui, chaque année, contribuera à la Bibliothèque. Katie Paterson et Anne Beate Hovind y siègent, aux côtés de représentants de la ville et d’éditeurs (deux Norvégiens et un Britannique). « Les auteurs sont choisis pour leur contribution remarquable à la littérature et à la poésie, autour des thèmes de l’imagination ou du temps », précise l’artiste. La fondation vise tant que possible la parité et cherche surtout à inclure « de nombreux pays et de nombreuses langues ». David Mitchell crapahute entre de vertigineux épicéas centenaires, sur un sentier de la forêt de Nordmarka. Une petite centaine de personnes, dont de nombreux enfants, s’enfoncent avec le romancier dans les bois, à quelques kilomètres d’Oslo, dans le sud de la Norvège. Ce 28 mai 2016, l’auteur de Cartographie des nuages – best-seller adapté au cinéma en 2012 – est fébrile. Il transporte son dernier ouvrage, soigneusement enfermé dans une boîte en noyer portant son empreinte sur le couvercle. L’écrivain britannique a mis le point final à From Me Flows What You Call Time (« De moi coule ce qu’on appelle le temps ») seulement quatre jours plus tôt, selon Wired (article en anglais). Après avoir imprimé le court manuscrit, il a supprimé le fichier de son ordinateur et effacé toute copie. Au grand désespoir de ses fans, qui ne pourront sans doute jamais lire cette œuvre unique. Elle restera cachée durant les cent prochaines années. C’est l’artiste écossaise Katie Paterson qui est à l’origine de ce projet en 2014. Chaque année durant 100 ans, un ouvrage sur les thèmes de l’imagination et du temps sera ajouté à la collection de la bibliothèque du futur. En 2114, soit dans 95 ans, les manuscrits seront édités et publiés. Le programme a également supervisé la plantation et l’entretien d’un millier d’arbres en 2014. Lorsqu’ils atteindront leur pleine maturité après un siècle, ils seront abattus et partiellement utilisés pour imprimer les 100 livres de la série. La nature du projet signifie que personne d’autre que les auteurs n’ont lu l’œuvre qu’ils ont soumise. Les organisateurs ont déclaré : « Aucun adulte vivant aujourd’hui ne saura jamais ce qu’il y a dans les boîtes, si ce n’est qu’il s’agit de textes qui résisteront aux ravages du temps ». Mettre les manuscrits à l’abri de l’imprévu Ces futures générations sont au cœur du projet : chaque année, des enfants assistent à la remise rituelle des manuscrits dans la forêt. « J’emmènerai mon bébé à la prochaine cérémonie, confie Katie Paterson. Je ne serai pas là pour voir ce projet se réaliser, mais peut-être que mon enfant lira cette anthologie dans quatre-vingt seize ans, dans une maison de retraite. » Du moins si rien ne vient perturber ses plans. « Il y a beaucoup d’imprévus possibles. La forêt pourrait brûler ou être détruite par une tempête ; les manuscrits pourraient être volés… » énumère Anne Beate Hovind, présidente de la fondation. Impossible également de prévoir avec certitude combien d’anthologies pourront être imprimées en 2114. « Cela dépendra de la longueur de chaque manuscrit. » « C’est comme la Belle au bois dormant. Ces textes vont sommeiller durant cent ans puis (…) revenir à la vie » – Margaret Atwood Que découvriront les lecteurs dans ces anthologies ? Qui s’intéressera encore au projet ? « Comme il est étrange de penser que ma propre voix, alors silencieuse depuis bien longtemps déjà, s’éveillera soudainement
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