Séduite, la municipalité d’Oslo alloue une zone de la forêt de Nordmarka pour planter mille pins et promet de réserver une salle de la future bibliothèque publique à la conservation des manuscrits. Les curieux pourront la visiter à partir de 2020. Une fondation est créée pour assurer la pérennité du projet et choisir l’auteur qui, chaque année, contribuera à la Bibliothèque. Katie Paterson et Anne Beate Hovind y siègent, aux côtés de représentants de la ville et d’éditeurs (deux Norvégiens et un Britannique). “Les auteurs sont choisis pour leur contribution remarquable à la littérature et à la poésie, autour des thèmes de l’imagination ou du temps”, précise l’artiste. La fondation vise tant que possible la parité et cherche surtout à inclure “de nombreux pays et de nombreuses langues”.
Que découvriront les lecteurs dans ces anthologies ? Qui s’intéressera encore au projet ? “Comme il est étrange de penser que ma propre voix, alors silencieuse depuis bien longtemps déjà, s’éveillera soudainement dans cent ans, ajoutait l’auteure. J’imagine cette rencontre, entre mon texte et un lecteur qui n’est pas encore né, un peu comme le jour où j’ai vu une empreinte de main sur le mur d’une grotte mexicaine restée fermée pendant plus de trois cents ans. (…) Le message était universel. [Cette empreinte] disait : ‘Salutations. Je suis passé par là.’“ Et 99 auteurs après Margaret Atwood passeront par la forêt de Nordmarka.