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Sophie Planque : 15 jours en totale autonomie au Spitzberg

4 Avr , 2018   Video

Sophie Planque - Une blonde en Norvège

Sophie me raconte son expédition en Arctique, au Spitzberg : l’archipel norvégien le plus septentrional au monde.   Sophie est une ancienne collègue de travail. On s’est rencontré à la rédaction de M6 ou elle était journaliste et reporter : JRI et moi monteuse vidéo. Je préparais mon départ en Norvège et elle préparait son expédition au Spitzberg alors on ne pouvait que devenir amie!!!        L’interview     Salut Sophie, tu es venue au Spitzberg en 2014, la plus grande île du Svalbard. Cet endroit est très particulier, il est situé à plus de 660 km au nord de Knivskjellodden, l’extrémité septentrionale de la Norvège « continentale ». Peux-tu me raconter ton aventure sur l’île voisine de l’île aux Ours ? Avec grand plaisir Anne-Sophie ! En grande passionnée des mondes polaires, j’ai pris mon courage à deux mains pour me lancer dans une expédition en groupe de 15 jours en ski pulka. L’objectif, traverser le Spitzberg aller et retour, un périple d’un peu plus de 300 kms. L’archipel est recouvert à 60% de glaciers. La traversée s’est réalisée entre vallées, moraines, monts et merveilles sur une neige fraiche, vierge de toute traces (exceptés celles des d’ours polaires !) Ce fut l’une des expériences les plus marquantes et difficile de ma jeune vie.       Beaucoup pensent qu’il fait froid toute l’année, qu’il neige non-stop et qu’il fait nuit tout le temps ! Pour moi qui habite à Tønsberg au sud de la Norvège, le climat est doux et sec mais là haut, c’était comment ? Tout là-haut c’était le (mon) paradis ! -20°C quasiment tous les jours, de la neige à perte de vue et des couleurs que seul le monde polaire peut nous apporter. Bien entendu, on est relativement loin de la Norvège et ce que je vais te raconter n’est valable que pour le Spitzberg ! J’y ai séjourné au mois d’avril, quand le soleil revient après 5 mois de nuit polaire. (Je ne t’aide pas trop là par contre pour lutter contre les clichés, si ?) L’air est sec et bien entendu glacial, mais quand on part pour skier pendant 15 jours, on n’en a que faire du moment que l’on a le bon équipement ! Il n’y a aucune végétation en hiver / printemps. Pas d’arbre, rien. Que de la neige et cette impression d’être seul au monde. A vrai dire, une fois avoir quitté pour de bon Longyearbyen la « capitale », on était vraiment seuls au monde. Seuls, face à la nature.       Qu’est-ce qui t’a le plus marqué en arrivant ? La blancheur immaculée des glaciers recouvert d’une neige épaisse, scintillante. Des paysages vierges à perte de vue. C’est ce qui m’a frappé et fait énormément de bien. L’homme n’y a pas sa place. Et on comprend vite pourquoi ! Les quelques 2000 habitants sont là essentiellement pour des raisons scientifiques. Le tourisme se développe de plus en plus, notamment pour la moto-neige. Je me demande bien comment cela va évoluer.       Comment étais-tu équipée pour ce séjour ? Vêtements, chaussures ? Pour une expédition comme celle-ci où l’on dort, mange, fait du ski par -20°C ou bien -30°C il faut évidemment du matériel très solide, chaud et donc couteux. J’ai quasiment tout loué auprès d’un spécialiste car je ne pensais pas réutiliser certains équipements avant bien longtemps. C’est parfois le meilleur choix à faire pour se permettre de telles expéditions qui peuvent se révéler assez coûteuses. J’avais donc loué (pour 500 euros en tout) un sac de couchage -40°C (Mountain Hardwear), ma doudoune et pantalon doudoune (Mountain Hardwear) pour le soir ainsi que le tapis de sol épais. Des bottes glaciers de chez Sorel, deux paires de gants (que j’ai acheté), des près du corps et bonnet Odlo (que j’ai acheté) et une veste et un pantalon Goretex Mountain Hardwear également. Les skis étaient prêtés ainsi que la Pulka.       Beaucoup pensent que les Norvégiens seraient froids et distants, qu’en penses-tu ? C’est vrai que les avis divergent à ce sujet, je n’ai eu pour ma part que de merveilleux contacts avec les locaux. Je pense que de manière générale les norvégiens sont très faciles à aborder. En revanche, j’ai beaucoup entendu dire que les norvégiens comptaient leurs amis proches sur les doigts de la main. A toi de nous en dire plus ! Concernant le Spitzberg, la région est très cosmopolite, personne n’a besoin de visa de travail pour y aller, donc des ressortissants du monde entier se retrouvent là-bas autour d’un steak de rennes. C’était assez agréable à observer !       Quelles traditions ou différences culturelles t’ont le plus marqué ? Comme j’ai passé 90% de mon temps dans la nature, je n’aurais pas grand-chose à te raconter à ce sujet. Mis à part que là-bas tout ferme très tôt. La poste par exemple ouvre à 11h et ferme à 15h. Pareil pour le supermarché. J’ai trouvé ces horaires assez intéressants. A imiter peut-être J ! De manière générale je trouve qu’au-delà du cercle polaire arctique, l’Homme vit en bien meilleure osmose avec la nature. La nature s’impose, l’entraide y est beaucoup plus forte et les cœurs bien plus chauds ! C’est mon humble expérience qui parle.       Toi qui es journaliste et reporter, qu’as tu pensé des paysages en Norvège ? La Norvège est un paradis à mes yeux. Des montagnes puissantes, des eaux cristallines (je pense aux iles Senja, Lofoten), des aurores boréales durant l’hiver, des forêts aux mille senteurs… Je pense également aux samis dont la culture et l’esprit nomade (même s’il semble s’essouffler) résonne encore en Europe.       La Norvège c’est le pays de la nature, du calme et des lieux paisibles, est-ce que tout comme moi lorsque je suis arrivée, tu as ressenti cette sensation d’être seul au monde ? Bien sûr ! Et encore plus au Spitzberg où l’archipel est quasiment vierge. On ne voit aucune présence humaine pendant 15 jours ! C’est fou ! C’est tellement bon ! C’est tellement important de se retrouver face à

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